L’Oukaze vaincra!
20/05/2013 | Posté par loukaze sous Uncategorized |
Ce vendredi 17 mai, l’Oukaze était assigné au tribunal afin de maintenir le rythme du flot d’expulsions engagé par la CUB ! On était pas les seuls ; numéro 74 de la liste sur laquelle on a pu évaluer le nombre de procès portés par ces très humanistes bailleurs sociaux et CUB! (Aquitanis, Gironde Habitat et la CUB gagnent les records de chasse aux mauvaisEs citoyenNEs qui ne payent pas leur loyers!) -mais pourquoi ne paye-t-on pas nos loyers???-
Nous nous sommes donc renduEs devant le tribunal avec notre crew Food AND Bombs (parce qu’on est un peu énervéEs) et tous nos copains et copines qui sont venu-e-s nous soutenir et contester cette puante chasse aux squats ! Ptit déj déployé, les banderoles affichées, à l’abordage! Les freedom fighters s’emparent de toutes vos répressions pour en faire de joyeux moments ! Le triste parvis du tribunal d’instance fût ce jour là un convivial buffet de rencontres et de café (mouhahaha) et même si les flics nous ont collé aux basques toute la matinée, rien n’arrête notre ardente volonté de joie et de fraternité! Ni notre endurante indignation contre vos institutions imperialistes, capitalistes, et tous ces mots pourris qui finissent en -iste! (et même d’autres)!
Quand vînt l’heure de s’acheminer jusque devant la représentante de votre justice pourrie dont l’application trahit la définition que vous lui donnez, nous gardions notre sourire défiant toutes vos tentatives d’intimidation (et vos machines débiles antiterroristes) et nous appreciâmes d’investir la salle lugubre de nos blagues capilaires, de nos jeans troués et de nos patchs! 15 squatteureuses dans un tribunal, ça change l’ambiance !
Notre politesse extrême nous a retenu de faire la ola à notre incroyable avocate, terminator du droit au logement, que nous saluons haut les coeurs pour sa défense. Maintenant nous attendons le résultat de cette mascarade, qui sera rendu le 21 juin.
Pour celleux que ça interésse, notre intuition est plutôt confiante, nous avons avancé le nombre de personnes jeunes et moins jeunes trouvant dans ces lieux plus qu’une appréciable solidarité, pour repousser au maximum la date d’expulsion, et avons également mis en avant le fait que plus qu’un lieu de vie, l’Oukaze proposait des activités solidaires et créatives nécéssaires ; dans un environement vide d’espaces mis à disposition pour ces besoins et volontés. Du fait qu’il n’y ait pas de projet sur la maison, et que la CUB a encore besoin d’accéder à la propriété de deux ou trois autres terrains avant de pouvoir engager un projet sur cette zone, nous pensons être un peu tranquilles. Sinon, nous saurons, ensemble, mettre à l’oeuvre notre imagination afin d’engager une joyeuse résistance ! Pour maintenir la liberté et l’autodétermination des centres sociaux autogérés, pour nos espaces de vie, et nos prises de conscience individuelles et collectives, pour les rencontres et pour la solidarité envers toutes ces personnes sur lesquelles se reflètent les dégats d’un monde de profit.
Au fait, la situation du logement sur la CUB, c’est quoi?
La CUB, c’est environ 27000 logements vacants. C’est en face de ce chiffre, 4000 personnes à la rue.
La CUB c’est une restriction permanente de solutions : fermetures des foyers et centres d’hebergements (foyer leydet), expulsions à la pelle (et souvent des expulsions illégales pour des personnes isolées et/ou fragiles), murage des maisons vides ou portes antisquat, fermeture des aires d’accueil pour les “gens du voyage”, harcelement des personnes en difficulté financière qui entraine une descente aux enfers, destruction de zones autogérées où certaines communautées vivent et s’organisent (Tiers-Benauge), remise à la rue (illégale) de familles hébergées lors de la trève hivernale…
Concrètement : rue des Etrangers = évacuation (Bouyges bénéficiaire), 90 personnes accompagnées à l’aéroport, 70 personnes éparpillées dans les rues de la CUB.
Tiers Benauge = bâtiment muré, cabanes détruites, 30 retours en avion, 30 relogés, 3 familles en hebergement temporaire, 170 personnes restent sur le terre plein, menacées d’expulsion. / Fin 2012, un squat rue du Mirail est expulsé par intimidation, sans procédure, le bâtiment est public, vide, maintenant il est muré.
Toutes les familles suivies par l’Association Droit Au Logement sont traquées de squat en squat depuis des années et bien souvent expulsées de façon illégale car se laissent facilement intimider par les cow-boys des temps modernes.
Et face à ces constatations dramatiques, on voit les loyers qui ne cessent d’augmenter,(avec des ventes à des prix parisiens : 280 000 euros un T2) on voit des centaines de bâtiments vides voués à la spéculation (dont l’un des acteurs principaux est In Cité en partanariat avec la mairie de Bordeaux), de même le projet Euratlantique (dont les bénéficiaires sont principalement Aquitanis et Gironde habitat) s’installe tranquilement, sous couvert de greenwashing. Mais nous savons que ses conséquences seront encore la gentrification, la spécialisation sociale des territoires où sont seules bienvenues les populations “esthétiques”. Tout cela pour faire de Bordeaux une ville attractive, qui se traduira (si on laisse faire), comme dans toutes les villes où cela s’est produit, par des centaines de bureaux vides.
La gentrification en quelques chiffres :
Sur la CUB: 130-170euros du m² c’est à dire 10% de la population qui peut accéder à la propriété; l’immobilier voit son prix multiplié par 2.2; l’augmentation du coût de la vie en 4ans (logement +103euros/impôts +59e/éducation +53e).
La loi de réquisition permet au Préfet d’installer d’office dans des logements vacants depuis plus de 6 mois, des personnes mal-logées ou sans logis, éligibles à un HLM. Le logement est, d’après nos gouvernants, “une priorité et une urgence en France”. C’est pour nous une question sociétale et humaine élémentaire, à la base du mécanisme d’exclusion et de précarité.
Malgré les déclarations effarouchées de nos ministres (Cécile Duflot par exemple), et malgré les lois (droit au logement, loi de réquisition), nous confirmons par les faits nos certitudes ; à savoir que nous ne pouvons rien attendre des politiques, des institutions, de la justice…. Parce qu’ils/elles sont plus intéréssé/e/s par la servitude économique (partenariats public-privé, droit de propriété intouchable…).
Nous revendiquons la réquisition populaire, l’émancipation et l’initiative du peuple. Parce que nous pouvons attendre longtemps si on s’en remet à elles/eux, et que nos vies, notre santé et nos rêves n’attendent pas, n’attendront plus !
Nous revendiquons l’organisation et l’autonomie des individus regroupés en collectifs, nous revendiquons la création d’espaces libres et solidaires par la réquisition, nous revendiquons l’auto-régulation des factures et la réappropriation de l’économie : donc la destruction de sa forme actuelle!
Love and anarchy!!!!!!!!!
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